“He was
ever a strong man, which is almost the same times, as to say, a man with little
time for kindness. For if you stop to be kind, you must swerve often from your
path. So when folk tell me of this great man and that great man, I think to
myself, Who was stinted of joy for his glory? How many old folk and children
did his coach wheels go over? What bridal lacked his song, and what mourner his
tears, that he found time to climb so high?” 71
« C’était un homme fort, ce qui parfois veut dire peu porté
à la bonté; car pour être bon il faut souvent se détourner de son chemin.
Aussi, quand on me parle de tel grand homme ou de tel autre, je me dis : « S’il
a trouvé le temps de monter si haut, qui a été privé de joie pour sa gloire ?
Sur combien de vieillards et d’enfants les roues de son coche ont-elles passé ?
A quelles noces sa chanson a-t-elle manqué, et ses larmes, à quels affligés ? »
95
“We are His
mommets that made us, I do think. He takes us from the box, whiles, and saith,
‘Dance now!’ or maybe it must bow, or wave a hand or fall down in a swound.
Then He puts it back in box, for the part is played. It may be a Mumming, or a
Christmas or Easter play, or a tragedy. That is as He pleases. The play is of
His making. So the evil mommets do His will as well as the good, since they act
the part set for them. How would it be if the play came to the hour when the
villainous man must do evilly, and see! he is on his knee-bones at his prayers.
Then the play would be in very poor case. There was a mommet once called Judas,
and if he had started away from his set part in fear, we should none of us have
been saved. Which is all a very strange mystery, and so we must leave it. But
it being so, I think we do wrongly to blame ill-doers too hardly. It is a
dreadful fate to be obleeged to act in a curst, ugly way, when surely none
would choose it. ‘Needs be that offences come.’ How should Gabriel show his
skill with a two-edged sword if Lucifer wouldna fight? ‘But woe be to him by
whom they come.’ Ah! So if the play has a murder in it, or if a good maid is
brought to shame, a mommet must be found to do the bad work, though very like,
if they could choose, never a one but would say, ‘Not me, Maister!’ Only they
know naught. For I think we be not very different from the beasts, that work
deathly harms in the dark of their minds, knowing nothing, weltering in blood,
crouching and springing on their prey, with a sound of shrieks in the night,
and yet all the while as innocent as a babe. And I think we be not very much
other than the storms that raven in the forest, and the hungry fire that licks
up lives in a moment, and the lips of the water, sucking in our kin. It is all
in the Play. But if we be chosen for a pleasant, merry part, how thankful we
ought to be, giving great praise, and helping those less fortunate, and even
being grateful to that poor mommet which goeth about night and day to work our
destruction. For it might have been the other way.” 151
« Nous sommes les marionnettes de Celui qui nous a créés. Il
nous sort pendant un moment de la boîte en disant : « Dansez maintenant ! » ou
bien il nous fait saluer, agiter une main, tomber évanoui. Puis, il nous remet
dans la boîte et notre rôle est fini. Cela peut être un pantomime, ou une
nativité, ou une tragédie, c’est à son gré. La pièce est faite par Lui. Ainsi
les méchantes marionnettes suivent sa volonté tout comme les bonnes,
puisqu’elles jouent le rôle qui leur a été dévolu. Que se passerait-il si, au
moment où le traître doit accomplir son forfait, il était agenouillé à sa prière
? La pièce irait bien mal. Il y eut un jour une marionnette appelée Judas ; si,
pris de peur, il avait abandonné son rôle, aucun de nous n’aurait été sauvé.
Tout cela forme un mystère étrange que nous ne devons pas éclaircir ; mais nous
en pouvons conclure qu’il est mal de blâmer trop sévèrement les pécheurs. C’est
une terrible destinée de devoir agir de façon vile et maudite alors que nul
certainement ne choisirait ce rôle. « Il faut que le scandale arrive. » Comment
Gabriel eût-il montré son habileté avec l’épée à deux tranchants si Lucifer
avait refusé la lutte ? « Mais malheur à celui par qui le scandale arrive. »
Oui, si la pièce contient un meurtre, ou si une honnête fille est mise à mal,
il faut trouver une marionnette pour faire la vilaine besogne ; mais si elles
avaient le choix, toutes s’écrieraient sans doute : « Pas moi, Seigneur ! »
Seulement nous n’en savons rien. Nous ne sommes pas en cela très différent
[sic] des bêtes qui, dans les ténèbres de leur sang, font le mal sans le savoir
; elles se gorgent de sang, sautent sur leur proie, crient dans la nuit, et
cependant sont aussi innocentes qu’un bébé. Nous sommes assez semblables aussi
à l’orage qui dévaste la forêt, au feu affamé qui dévore des vies humaines en
un instant, à l’eau qui engloutit nos frères. Tout cela fait partie du drame.
Mais si nous sommes choisis pour un rôle agréable et joyeux, ne devons-nous,
par reconnaissance, secourir les moins fortunés, et remercier la pauvre
marionnette qui travaille sans cesse à nous nuire? Car les choses eussent pu être tout à l’opposé.
» 179
"He
could no more give in than the granite can crumble like sandstone. And now he’d
played his last game of Conquer, and what he played with wasna one of the big
pink-and-white ones, but his own life. And since the other player was one that
none can ever hope to conquer, it shivered into brittle fragments in a moment,
and so […] lost his last game.” 262
« Il ne pouvait pas plus céder que le granit ne peut s’effriter
à la manière du grès.
Ainsi il avait joué pour la dernière fois aux conquérants, et l’enjeu n’était plus une coquille blanche et rose, mais sa propre vie. Et comme l’autre joueur était Celui que personne ne peut jamais espérer vaincre, sa vie, en un instant, avait été réduite en poussière. C’est ainsi que […] perdit sa dernière partie. » 296-297
Ainsi il avait joué pour la dernière fois aux conquérants, et l’enjeu n’était plus une coquille blanche et rose, mais sa propre vie. Et comme l’autre joueur était Celui que personne ne peut jamais espérer vaincre, sa vie, en un instant, avait été réduite en poussière. C’est ainsi que […] perdit sa dernière partie. » 296-297
"(...) for
he neither died in his bed nor by violence, but went into the mist of his own
will and wish, and then was not. And that we never found him seemed to me only
a rightful ending to a life which so cut itself adrift from all pleasant,
feckless human ways and doings. He belonged to none, seemingly, for he gave the
go-by to his nearest kin. What he had most truck with was the earth and the
water from which he was building himself a life to his mind. Rock, and troubled
water, heavy earth, trees groaning, yet unyielding in the storm, all these he
was kin to, though he didna love them. He took hold of them, browbeat them,
made them his’n. And in the doing of it he fell, as it were, among thieves, for
they took hold of him and made him their slave." 264
« (...) puisqu'il ne mourut ni dans son lit ni d’accident, mais
qu’il s’éloigna dans la brume par sa seule volonté, et disparut. Comme nous ne
le retrouvâmes jamais, il me semble qu’aucune autre fin n’aurait pu convenir à
une existence si volontairement détachée de tous les agréments et de toutes les
faiblesses humaines. Sans doute n'appartenait-il plus à personne depuis qu'il avait sacrifié celle qui lui était le plus proche. Il s’était consacré à la terre et à l’eau, se faisant là
une existence à son idée. Le roc, les eaux agitées, le sol résistant, les
arbres qui gémissent sans plier sous l’orage, tout cela était de sa famille,
bien qu’il ne les aimât point. Il s’en était emparé, les avait vaincus, marqués
de son empreinte ; et l’on eût dit qu’en agissant ainsi, il était tombé parmi
des brigands qui l’avaient conquis à leur tour et asservi. » 301
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