Sunday, 31 August 2014

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Fiodor Dostoïevski

Le Joueur

1867

Ne commencez pas ce roman en vous disant: ah, enfin un classique! Ne le lisez pas par intérêt pour son sujet: même sa description de l'addiction aurait pu être plus marquante. Pour tous les thèmes qu'il effleure, il n'y a pas de révélation profonde sur la condition humaine dans ce roman. Non, son réel apport se trouve dans sa façon de manier la syntaxe ; c'est ici que l'auteur frappe son meilleur coup: on suit les tribulations mentales d'Alexeï et on y reconnaît les siennes: nos petits vices, nos faibles espoirs, et les semi-vérités_ souvent dérangeantes d'ailleurs_ qui se frayent un chemin entre les "et puis quoi?!", les impulsions interrompues et les pensées inachevées. Comme chacun de ses coups à la roulette, la narration d'Alexeï n'est jamais vraiment définitive. J'ai pris cela pour le récit d'un homme qui trouve un "sens" à sa vie par lequel combler le vide creusé par les autres.
Le roman reste cependant une peinture intéressante, sans être intrigante, de la seconde partie du 19ème siècle, dans laquelle les sociétés superficielles et franchement (littéralement) opportunistes de l'Europe se rencontrent. Ce n'est pas la peinture la plus complète de la vie, mais celle plutôt honnête d'un monde sournois.

Tags: the "look-through-the-bus-window-observe-and-criticise" thing, the know-it-all young white man, 19th century society, close quarters, ladies and gents' courtship dance, roman de mœurs, un peu de contemplation de la vie, social structure

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